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Notre compte-rendu de la présentation du projet "Grignon Campus" à l'Assemblée Nationale

22 mai 2023 Association
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Mercredi 17 mai, nous sommes venus présenter le projet Grignon Campus lors d'un petit-déjeuner à l'Assemblée Nationale, à l'invitation du député de la 12ème circonscription des Yvelines Karl Olive. Étaient présents dans l'auditoire des députés et députées de différents partis, des partenaires de l'association ainsi que des acteurs institutionnels avec qui nous travaillons sur le dossier.

Mot d'accueil

 

M. Olive a dans un mot d'accueil rappelé le contexte général de la situation du domaine depuis l'annonce du départ d'AgroParisTech, avec les volontés de diverses entités de s'installer sur le domaine (club de football Paris Saint-Germain, promoteurs immobiliers) et l'arrêt de la procédure de cession fin 2021. Soulignant l'adéquation du projet porté par l'association Grignon 2000 et ses partenaires avec les besoins qu'ont pu exprimer les élus locaux, fortement impliqués sur le sujet, il a rappelé l'importance d'avoir à Grignon un espace de discussions au service des transitions agricoles et alimentaires.

Introduction

 

Georges d'Andlau, co-président de Grignon 2000, a remercié le député pour la tenue de cet évènement, a reprécisé les grandes lignes du projet porté depuis 2016 par l'association, et a mis en lumière l'importance d'une prise de décision rapide de la part des autorités, au vu du contexte climatique et environnemental qui ne cesse de se dégrader.

La volonté des élus locaux 

 

Nadine Gohard, maire de Thiverval-Grignon, a salué le travail de fond mené par notre association, rappelant que la mise en place du projet d'intérêt général que nous portions était une expression de la volonté des habitantes et habitants de sa commune, qui avaient hâte de pouvoir à nouveau voir Grignon retrouver la pleine mesure de son potentiel. Elle a également apprécié l'important travail d'écoute des besoins locaux de la part du député Karl Olive.

La position du CA d'AgroParisTech 

 

Laurent Buisson, directeur général d'AgroParisTech, a ensuite pris la parole pour présenter les liens qui unissent aujourd'hui le domaine de Grignon à AgroParisTech depuis le déménagement de l'école à Saclay. Il a insisté sur le rôle que souhaitait conserver la ferme expérimentale d'AgroParisTech, qui exploite toujours les 120 ha de terres agricoles intramuros, et a rappelé qu'AgroParisTech souhaitait naturellement poursuivre des liens avec son ancien site historique de Grignon. L'école est ainsi prête à travailler avec l'ensemble des acteurs qui auront été désignés pour reprendre le site, en accord avec la motion récemment votée au conseil d'administration de celle-ci, notamment pour l'innovation en agriculture.

L'histoire du Domaine

 

Rémi Gaultier a présenté succinctement l'histoire du domaine, de l'acquisition par François Ier en passant par les différents propriétaires qui ont marqué son histoire pré-agro (Diane de Poitiers, famille de Bellièvre, famille Auguié-Ney, maréchal Bessières). Il a raconté comment Antoine-Rémy Polonceau, ingénieur des Ponts et Chaussées et Auguste Bella, lieutenant-colonel de l'armée napoléonienne, se sont rencontrés et découvert une passion commune pour l'agriculture, et ont porté l'idée de créer une des toutes premières écoles d'agronomie de France. Celle-ci est soutenue par le roi Charles X, qui crée à ce titre l'Institution Royale Agronomique et l'installe sur ses terres à Grignon.

 

Forts de cet héritage unique, l'association Grignon 2000 et ses partenaires locaux ont donc porté une mobilisation de grande ampleur afin que le domaine puisse poursuivre sa vocation au service de l'intérêt général.

La présentation du projet

 

Mathieu Baron, délégué général de notre association, a par la suite détaillé les grands axes du projet Grignon Campus: innovation, médiation, formation, éducation, le tout soutenu par des partenaires de premier plan tel InVivo ou Terres Inovia, mais également par de nombreux acteurs permettant d'assurer une "signature Grignon" cohérente et forte, qui sache démontrer ce que la France sait faire en matière de transition des systèmes agricoles et alimentaires. L'ensemble est régi par une gouvernance qui maintient le domaine unifié, avec une seule structure de gestion et un seul propriétaire, tous au service de l'intérêt général.

La perspective de la Fondation

 

Pour conclure les interventions, Olivier Guize, membre de la fondation AgroParisTech, a situé l'enjeu dans la trajectoire actuelle de la Fondation, qui sera prochainement reconnue d'utilité publique. Il a souligné à quel point le projet porté par l'association Grignon 2000 pourrait permettre à la celle-ci de lancer avec force une conséquente collecte de fonds. Réciproquement, la présence d'une fondation permet d'apporter toutes les garanties nécessaires à la tenue d'un tel projet, qu'il appelle donc de ses vœux.

Les échanges avec les députées et députés

 

André Chassaigne, député du Puy de Dôme, a tout d'abord réitéré son soutien au projet et son souci du devenir du domaine, en rappelant la question écrite qu'il avait posé au gouvernement dès avril 2021. Il a demandé comment faire en sorte d'atteindre la stature internationale visée par le projet.

 

Sur ce point, Mathieu Baron a répondu en citant M. Trystram, précédent directeur d'AgroParisTech, que l'international ne se décrétait pas, il se constatait. L'ambition sera donc d'abord d'asseoir des bases nationales avant qu'elles ne deviennent européennes puis mondiales.

André Chassaigne © Estelle Nourrin

Béatrice Piron, députée des Yvelines, a soulevé la question de la manière d'amener l’État à prendre les bonnes décisions sur ce genre de sites, problème qui se pose également sur sa circonscription.

Sandrine Le Feur, députée du Finistère, a rappelé en tant qu'agricultrice le besoin de recherche qui se fait toujours plus sentir sur ces sujets, et la possibilité qu'un lieu comme Grignon puisse amplifier et démontrer les solutions qui sont en mesure d'accompagner les agriculteurs.

Sandrine Le Feur (au centre) © Estelle Nourrin

Eric Martineau, député de la Sarthe et pomiculteur en agriculture biologique et en vergers écoresponsables a également appelé à intensifier la recherche et les innovations incrémentales pour satisfaire au mieux les attentes sociétales. Il s'agit d'épouser au mieux les contraintes techniques distinctes que comportent les deux systèmes de production (bio et non bio) et d'avancer sur chacun d'entre eux vers une production vertueuse et rémunératrice. 

 

De manière générale, la recherche est peu productive aujourd'hui sur certains systèmes de production comme l'arboriculture fruitière dont les cycles de temps sont bien plus longs (quelques années), ce qui rend difficile la méthode de l'essai-erreur que l'on peut se permettre plus aisément pour des cultures annuelles telles que légumières. Des solutions telles que des bourses de recherche à la ferme pourraient permettre de faire remonter les innovations et besoins du terrain et ainsi accroître les connaissances pour palier aux impasses techniques.

Pascal Lecamp, député de la Vienne, a suggéré que pour apporter de l'attractivité au projet, notamment vis à vis du grand public, il fallait intégrer une dimension ludique aux questions complexes comme celles du monde agricole. Il a cité en ce sens l'exemple réussi du parc du Futuroscope.

 

Rémi Gaultier a répondu que la dimension ludique était effectivement un enjeu important, qui serait notamment assurée par un partenariat établi avec la Cité des Sciences, institution référente en matière de pédagogie efficace et ludique tournée vers le grand public.

Pascal Lecamp, avec à sa gauche Louis Margueritte, député de Saôn-et-Loire, à sa droite Lise Magnier, députée de la Marne, et Anne-Cécile Violland, députée de Haute-Savoie  © Estelle Nourrin

Nicolas Turquois, député de la Vienne, a demandé quelles étaient les sources de rentrée d'argent prévues au sein du budget.

 

Mathieu Baron a répondu que notre plan de financement est précis et détaillé. Notre modèle économique a été élaboré avec des experts du secteur et validé par Citalios, l'aménageur des Yvelines en mission pour la communauté de communes Cœur d'Yvelines. Il a d'ailleurs reçu les meilleurs notes lors de l'évaluation de la procédure compétitive. 

 

Pour concrétiser la recherche de financement, il faut maintenant une décision de l'Etat.

Remerciements

 

Nous remercions toutes les personnes qui se sont rendues sur place, parlementaires comme invités extérieurs.

Enfin, nous tenons à remercier une fois de plus Karl Olive pour cette invitation à l'Assemblée et pour son travail appuyé de suivi et de soutien, notamment en ocrtobre dernier auprès du ministre Marc Fesneau. Ceci sans oublier Julien Di Maggio et Estelle Nourrin, collaborateur et collaboratrices parlementaires du député, pour l'aide précieuse qu'ils ont apporté lors de l'organisation de cette réception.